mardi 29 octobre 2013

L'Ultime Éplucheur de Navet

 

Urbouif le colporteur, vendait des pots cassés,
Il y a certes professions plus glorieuses,
Et face à ses ardeurs vendeuses,
On lui claquait bien souvent la porte au nez …


 

Pourtant, il ne manquait pas de charisme :
« Madame, vous êtes jolie, monsieur vous êtes charmant,
Je sens en moi un élan d’hédonisme,
Laissez-moi pénétrer dans votre appartement !
»

Ou encore : « Bien le bonjour, dame aux cheveux gris
Votre vision me rappelle, une harpie sauvage.
Achetez donc mes pots ; comme vous, ils sont flétris
Et y trouver du charme tiendrait certes, du mirage…
»

Face à ces belles paroles, ce sublime dialecte
Il est fort surprenant, qu’il ne trouve point acheteur
Si son discours débute, déjà on le rejette
En clamant haut et fort des propos agresseurs.




Suite à ces peu délicates attentions
Urbouif en a assez, il change de carrière !
Ne reste qu’à trouver, sa future profession
Il se veut : riche, puissant… et bien sûr populaire

Et d’un coup, sans prévenir
C’est l’illumination, l’idée du siècle. C’est parfait !
Dans un vibrant futur, un splendide avenir,
Il sera le meilleur, éplucheur de navet !


 
Épilogue

Urbouif ne trouva aucun emploi spécifiquement relié à l’épluchage de navet.
Ruiné et éhonté, en désespoir de cause, il décida de faire un baccalauréat en anthropologie à l’Université Laval.

Par chance, grâce aux excellentes possibilités d’emploi pour les diplômés du baccalauréat en anthropologie de l’Université Laval, Urbouif devint riche, célèbre et adulé des femmes.

Oh vous lecteur, il n’en tient qu’à vous de suivre ses traces et de vous inscrire au baccalauréat en anthropologie de l’Université Laval.



 
Ce texte est commandité par le département d’anthropologie de l’Université Laval.

mercredi 2 octobre 2013

Une histoire incroyable

Bonjour à tous mes lecteurs*.

Ce matin, je ne vous conterai pas d’histoire absurde, je ne vous réciterai pas un de mes poèmes moches, parce que je dois à tous pris vous raconter ce qui m’est arrivé hier.
Vous vous en doutez, c’est quelque chose de totalement fou !

Hier soir donc, je me promenais dans les rues du Vieux Québec, tout bonnement, sans autre raisons que d’admirer cette belle citée, quand une vielle dame s’est approchée de moi. À première vue, il s’agissait d’une clocharde. Elle était vêtue de guenilles, sa peau était sale, ses cheveux hirsute. Il commence à faire froid le soir, et pris de sollicitude, je mettais déjà la main à mon portefeuille (ceux qui me connaissent savent que ce n’est pourtant pas dans mes habitudes).

Elle s’est arrêté à environ deux mètres de moi, puis elle a dit :

- Bonjour Monsieur

Ce à quoi je répondis

- Bonjour

Jusqu’ici, tout semblait normal… Mais à peine avais-je terminé ma courte réponse, qu’elle se mit à hurler :

- Espèce de vieil hibou !  ESPÈCE DE VIEL HIBOU !!!

Vous vous en doutez, tous les passants de la rue se sont retournés vers moi. J’étais un peu mal à l’aise. Mais la dame ne semblait pas vouloir se taire.

Vous êtes un vil coquin !
Ridé comme un raisin
Sournois comme un gredin
Pervers comme un lapin !

Je n’appréciais pas du tout le ton de sa voix, ni qu’on me traite de pervers. Je lui ai donc rétorqué, poliment mais fermement :

- Mais voulez-vous la fermer, vielle folle !

C’est alors que je remarquais quelques légers détails qui m’avait échappé initialement. La vielle folle avait dans son dos une épée bâtarde qui irradiait des flammes et un petit diablotin voletait à ses côtés. Elle était également vêtue d'une large paire d'ailes draconiques. Elle m’attaqua sans plus d’avertissement.

Pris de panique, je réagissais sur l’adrénaline. Je me saisissais de la première chose qui trainait (un touriste japonais) et bloquait le premier assaut. Puis je lâchais en action libre le touriste, et d’un bond je sautais sur la fontaine de Tourny, évitant ainsi un second assaut meurtrier. Nul agent de l’ordre dans les parages pour m’aider …  Je sentais que si je ne trouvais pas rapidement un moyen de défense, je serais haché menu !

C’est alors qu’un portail s’ouvrit au sommet de la fontaine de Tourny et qu’une jolie créature aux oreilles elfiques en sorti.

- Sir Adraham Le Couillu, votre épée !

- Mais je m’apelle Adam, pas Adraham…

Puis, évitant une troisième charge de la vielle dame, je me dis que ce n’étais pas le moment de discuter de l’écriture de mon nom, et j’attrapais la large lame qu’elle me lançait.

Dès que l’épée toucha ma main, je me sentis empli d’une puissance foudroyante, et je n’eus aucun mal à bloquer les assauts de l’espèce de sorcière psychopathe. D’un geste, je la désarmais. Et d’un coup de coude, je la projetais au sol.

Immédiatement, la beauté elfique lançait un sortilège qui immobilisait mon assassin. Puis elle descendit de la fontaine d’un bond agile, saisis le corps paralysée de la mendiante, le mit sur son épaule comme s’il s’agissait d’un sac de farine, et en deux sauts, se retrouva de nouveau devant son portail.

Elle me regarda de ses grands yeux verts.

- Sir Adraham, vous venez ?

Encore sous le choc, je ne trouvais rien de mieux à faire que de dire : Désolé je travaille demain. Puis je rentrais chez moi.

Tout de même, c'est pas tous les jours que ce genre de choses vous arrivent, non ?

* L’usage du pluriel n’a pas pour but de simplifier le texte, c’est simplement de l’optimisme.