vendredi 31 août 2012

Boustifru le malotru

Il était une fois, dans un royaume chaotique, egocentrique et post apocalyptique, un gaillard de 1 mètre de haut qui s'appelait Boustifru. Dans ce monde terrible ou les gens s’entretuitaient pour la moindre miche de pain sec, pour la moindre gorgée d’eau croupie, Boustifru avait décidé que pour survivre, malgré sa petite taille, il devait être terriblement et éminemment méchant !
 
Ce matin-là, alors qu’il errait à travers la ville à la recherche de quelques chose (ou quelqu’un) à se mettre sous la dent, il croisa une vielle dame qui cherchait à traverser la rue (en espérant que vous ne me demandiez pas ce  qu’une rue bondée faisait dans un désert post-apocalyptique)
 
- Hé m’dame, vous voulez ti que je vous aide à traverser la rue, demanda l’malotru, tout en cachant un couteau derrière son dos.
 
- Ça serait apprécié, jeune homme à l’air louche.
 
- Eh bien j’en ai pô envie ! Huahahaha, hurla Boustifru, laissant la dame se débrouiller seule.
 
Puis il laissa la vielle dame, en ricanant et en se grattant le menton avec le manche de son couteau. Eh oui, dans ce monde sombre et violent, de tel acte de méchanceté était possible.
 
Plus loin, il croisa un homme poisson (mutant) qui dansait le techtonik.
 
- Hé toi l’homme poisson, vient un peu par ici…
- Oui ? dit l’homme poisson en faisant les quelques pas qui le séparait de Boustifru.
- Rien du tout ! Huahahaha ! Tu t’es déplacé pour rien !
 
Oui… le règne de Boustrifru, ce napoléon démoniaque, était un bon exemple du danger qui régnait au cœur putride de ce monde dangereux.
 
Les enfants ! Ne jouez pas avec des bombes à tachions-antimatière !


 

L'homme poisson ne s'est jamais parfaitement remis de sa rencontre avec Boustrifru.

jeudi 16 août 2012

mercredi 15 août 2012

La revanche des orphelins


Il était une foi, dans un royaume au bar de la mère, une délicate princesse nommé Clapouti Joliescuisses. Cette jeune dame au raffinement raffiné aimait visiter les royaumes voisins et se plaindre des pois que plaçaient irrésistiblement les reines sous ses matelas, boire de thé aux oignions crus et lancer des hérissons aux orphelins en leur criant « Les orphelins sont des marsouins , disparaissez bande de vauriens ». 

Un jour, alors qu’elle lançait gentiment des porcs épiques aux orphelins -faut varier la routine- en hurlant « Vous sentez le poisson mort, foutez l’camp bande de trouillards ♫ », un jeune homme s’approcha d’elle avec détermination. Ses yeux brillaient de sagesse et d’espoir, mais on y sentait également une pointe de mélancolie et de tristesse. On y voyait aussi le calme de la mer mais comme la mer, on sentait gronder dans son regard le désir de tempête, ainsi que l’ambition de dompter un hippopotame de combat. Wow, ce qu’on peut voir dans des yeux quand même… 

- Gente dame, serait-il possible, s’il vous plait, d’arrêter de nous lancer de létaux objets pointus ? La vie n’est certes guère facile pour nous : notre situation financière est fragile, notre estime de soi n’est pas forte, et vous n’êtes certes pas la seule de ce monde à nous lancer des objets, bien au contraire… Toutefois si la sublisime princesse de ce beau royaume pouvait montrer l’exemple et faire preuve d’un peu de gentillesse à notre égard, ce serait, ma foi, fort apprécié…  

La princesse écouta ces paroles avec forte attention, puis elle s’inclina et lui répondit : 

- Oh mais… il parle ! Oh que c’est mignon ! Alors que dis-tu de cette réponse : « Meuh Meuh les orphelins, ils sont d’affreux coquins  ♫ »

- Princesse, s’il vous plait…
 
- Oh r’gardez hin ! Je suis orphelin. Je n’ai certes pas de parents, et j’sens l’flétan puant ♫
 
- Votre semi-altesse, arrêtez je…

- Je suis sans famille, je ressemble aux gorilles ♫

- Princesse, vous êtes sans aucune escortes dans un quartier mal famé et ...

- Oh mais que j’ai peur, qu’est-ce que vous voulez bien qu’une horde d’individus furieux peut faire à une pauvre fille sans défens… euh… certes… euh… les orphelins c’est cool ?

- Ah oui vraiment ?

- Oui on en a toujours besoin d’un pour s’essuyer les pieds.
 
- Saisissez-là !

Et les orphelins du quartier attrapèrent la princesse et la poussèrent sans retenue dans leur quartier général.
Quelques heures plus tard, le jeune homme se présenta  à la cour du roi Thorgal Joliescuisses. L’archimage royal, Urbuzu, prévint le roi. 

- Votre majesté, ce qui ressemble à un orphelin -et sans parents en plus- demande à tergiverser. Il dit qu’il a kidnappé violement la princesse pour une durée indéterminée en vengeance des mauvais traitements infligés aux siens sur ce blog.

- Et en quoi ça me concerne ?

- La princesse Joliescuisses est votre fille !
 
- Hum… je vois, et bien qu’il pénètre. Dans la pièce je veux dire, pas dans la princesse…
 
- Bien entendu. Je le fait entrer.

- Bien le bonjour, majesté.

- Cessez ces formalités ennuyeuses et dites-moi tout de suite pourquoi je ne devrais pas vous torturer à mort pour avoir kidnappé ma fille.

- Si je ne reviens pas vivant, ma bande a comme ordre de lancer votre fille dans une fosse à purin. Vous imaginez la belle épitaphe ?
 
- Hum je vois. Alors que voulez-vous, ville créature ?

- Ci git la princesse du matin. Fraiche comme le purin ♫.

- Certes, quelles sont vos exigen… ?

- La princesse Clapouti, jeune ondine ♫, est morte aujourd’hui ♫, enterrée dans l’ur…

- Pas de vulgarité, espèce de malotru !

- Oh princesse, jolie mésange, tu croupis dans la fange ♫

- Caline ça va faire ces épitaphe fuckées ! QUE VOULEZ-VOUS, BONYENNE ?

- Nous voulons être respecté.
 
- Impossible. Botter des orphelins, c’est cool ! Que voulez-vous outre être respecté ?

- Heu … la main de votre fille.
 
- D’accord.
 
- Un instant, dit Urbuzu. L’aristocratie n’acceptera jamais qu’un roturier marie la princesse !
 
- Et bien faite fusiller l’aristocratie.

- À vos ordres.
 
- Bon alors ramenez moi ma fille, je vous promets sa main.  

- Pas d’trouble, l’beau-père.
 
- Et pas de familiarité, monsieur « je kidnappe des princesses pour les marier »
 
- Nous l’avons aussi peloté, et pas qu’un peu.
 
- Arrrrrg.

Quelques jours plus tard, des crieurs annoncèrent le mariage de la douce princesse Clapouti avec un illustre inconnu du nom de Lors Félin d’Orphan. Personne ne savait d’où il venait et où était le duché d’Orphan, pas plus qu’on ne pouvait expliquer son étrange regard où perçait mélancolie, tristesse, sagesse, espoir, calme et grondement de mer, hippopotame…

Bien entendu, personne n’osa s’enquérir des origines du haut personnage, de peur d’avoir, en bon français, « l’air con. » De plus que de nombreuses célébrités de la nouvelle noblesse (l’ancienne avait été fusillée récemment) se pavanait d’avoir déjà visité son manoir et de le connaitre personnellement depuis sa tendre enfance… 

Quelques mois plus tard, le mariage arriva et tous se retrouvèrent réunion devant le haut prêtre. 

- Duc d’Orphan, acceptez-vous de prendre pour épouse ce beau p’tit brin d’femme, pas mal sexy, plutôt bien roulée, non mais regardez-moi ces cuisses de …

- OUI et cessez de reluquer ma promise, prêtre de Pacotille !
 
- Princesse Clapouti, charmante créature, acceptez-vous de prendre comme époux le duc d’Orphan.

- Jamais jamais jamais ! Ce rustre ignoble m’a kidnappé ! Je refuse de tout mon cœur et âme ce mariage répugnant!
SCANDALE !

- Et bien dans ce cas, je ne puis vous marier devant notre Saigneur Impuissant, le grand Pacotille.
 
Félin resta muet de surprise (il avait compté sur le syndrome de Stockholm), puis se tourna vers le prêtre. 

- Un instant. À ce que je sache, nous avons tous deux seize ans, nous sommes donc mineur. Si nous sommes mineurs, nos parents décident pour nous et la décision de notre mariage appartient donc à nos parents.
 
- Heu… certes

- Et le roi m’a promis la main de sa fille. L’opinion de ma promise sur ce sujet a donc aussi peu de valeur sur cette question que sur n’importe quelle autre ?

- Hum… c’est exact. Si le père est d’accord…
 
- Et il l’est… Quant à moi je n’ai pas à …
 
- Et bien, ma foi, justement, non !
SCANDALE !

- Mais… mais… vous m’aviez promis sa main, espèce de vil charlatan !

- Et vous l’aurez. Elle vous tiendra compagnie dans votre cachot. Gaaaarde ! Coupez la main de ma fille et emparez-vous du duc!

- Hiiiiiiiiiii ! (Cris de fille délicate) Non !!!! Au secours !!!! Pourquoi c’est toujours moi qu’on moleste ?
 
- Ça ne se passera pas comme ça. Orphelin ! À mon secours.
 
Et des rangs des invités sortirent une dizaine de jeunes orphelins, du jeune bambin à l’adolescent boutonneux. Ils n’avaient que des armes en bois et presque aucune expérience sur leur maniement, mais par la magie du cinéma (car j’espère bien qu’on fera un film avec cette histoire), ils réussirent à vaincre, dans des stratégies cocasses (du genre : le garde trébuche sur un caniche) et sans aucune effusion de sang, les vétérans chevronnés qui composaient la garde personnelle du roi.

- Mouahuhu, roi, votre armée de vétérans chevronnés a été vaincue par mon p’tit groupe de mioches moches maladroit, bien que ça soit complétement impossible dans toute histoire crédible.

- J’aurais dû écouter mon pote le capitaine crochet et sa horde de pirates assoiffés de sang. Eh bien, je suppose que mon désir de t’envoyer dans un cachot pour te torturer doit, pour la deuxième fois, être remise à plus tard.

- Effectivement et je propose de poursuivre le mariage.
 
- On ne pourrait pas au moins lui couper la main ?

- Popa !!!

- Ok ok, marriez-vous qu’on en finisse.
 
Le prêtre repris place, après avoir bien entendu trébuché sur une banane pour les besoins d’une comédie facile, et la cérémonie put enfin prendre place. La princesse était finalement tombée amoureuse de son ravisseur, car il était ravissant (et l’avait protégé d’une coupure de main) et tous deux vécurent très heureux.
 
Le poussin guerrier, dont l'implication dans la bataille a été passé sous silence...

vendredi 10 août 2012

Orthopoule le calmar pleurnichard

Dans le royaume sous-marin de Krabopoire, vivait Orthopoule le calmar, un magnifique céphalopode d’une longueur de 8 mètres et demi, qui adorait la danse latine et l’auto-apitoiement. Alors que ce dernier était captivé par une télésérie québécoise, -vous savez celle où tous va mal, ou ça ce chicane, ou personne ne reste heureux plus de trois épisodes, celle où il y on respecte le quota d’un gai, d’un noir, d’un cancéreux, d’une grossesse et d’un vieillard impotent qui lance son dentier à la tête des orphelins- son téléphone sonna comme ceci :

 - Driiing (bruit mélodramatique de téléphone qui sonne)

- Oui à l’eau ? 

- Pourrais-je parler à Monsieur Orthopoule, s’il vous plait ?

- Hélas, la conscience fait de nous des lâches. Et le teint naturel de la volonté s’étiole sous l’ombre pâle de la pensée.

- Orthopoule? Encore en train d’pleurnicher ? C’est ton(ta) -et seul(e)- ami(e) Androgyne la crevette à l’appareil. 

- À l’eau. Pourquoi oses-tu me déranger, misérable vermisseau aquatique ?

- Ça va bien merci. Je me disais bien, aussi, que tu devais être en train de t’auto-apitoyer; vu que tu n’as pas de jambe pour ta seule autre passion, la danse latine.

- Merci de me le rappeler minuscule crustacé putrescent. Je t’abhorre !

- Avec toute ses tentacule poisseux dans la face, tu ne serais pas mieux d’essayer la danse lessive ? Bien qu’avec ton odeur, ça te va bien, la danse latrine. 

- Qu’est-ce que tu veux, futur décapode décapité ? 

- Enfin, ce n’est pas que tu es laid… Atrocement et douloureusement hideux serait plus approprié. Parce qu’honnêtement, tu es foutrement laid !

 - Je déchirerai tes entrailles d’insignifiant vermisseau aquatique.
 - Hé on se calmar. Je ne faisais que tu taquiner gentiment. Ce n’est tout de même pas ma faute si tu ta seule vue fait émigrer les dames calmars à Lesbos. Mais bon Monsieur est successible (et laid), et bien monsieur peut se mettre ses tentacules ou je pe…  

Furieux, Orthopoule raccrocha le téléphone en jurant. 

- Je vais lui faire passer moi, à cette stupide crevette, le goût de m’appeler pour ne me dire que d’ennuyeux truisme.

Il sorti de ta tanière et croisa sa voisine, Tapouli le poisson clown.

- Fais-moi rire, poisson clown ! Et plus vite que ça, j’ai eu une dure journée.

- Oh non, ce n’est pas vrai ? Orthoupoule l’chialeux du village qui a eu une dure journée. Quel scoop ! Attention en voilà un autre : L’eau ça mouille. Tu n’as jamais pensé t’habiller en emo ? Ça irait bien avec ton (ta) louche d’ami (e) la crevette.

- Cette fois ci c’en est assez ! C’est la goutte d’eau qui fait déborder l’vase et je…
- Cette expression n’a pas plus de sens dans l’océan que ta personne n’a d’angle favorable pour une photographie, parce qu’avons-le, côté apparence, la nature ne t’a pas gât…

- Rira bien qui rira le dernier, le clown. Meurt !!!

Et Orthopoule goba Tapouli, puis pour la forme dévora toute sa famille.

- Hum… le poisson clown ça a un drôle de gout

L’auteur de ce texte s’excuse auprès de ses lecteurs (au singulier) pour les problèmes de santé post-traumatique à la lecture de ce jeu de mot…

C’est alors qu’il réalisa qu’un des effets secondaire d’avoir dévoré Tapouli et sa famille, c’est qu’il n’entendait plus leur élogieux compliments sur son apparence.

Il décida d’en faire de même avec son ami Androgyne, puis avec tout le village, puis le royaume sous-marin au grand complet… Il reporta ensuite son attention sur l’humanité et une nouvelle ère de terreur commença…

Orthoupoule, plus communément appelé Cthullhu